Derrière Subo Ceramics, qui signe la toute première collaboration d’Alcôve avec les mugs Matté et les tasses Qawa, se cache l’inspirante Suzanne Boureau, une néo-céramiste bordelaise qui sublime les contenants simples et utilitaires. Rencontre au cœur de son atelier.
Suzanne : qui êtes-vous ?
Je suis potière, graphiste, et maman de 2 enfants.
Vous nous racontez votre parcours ?
J’ai fait des études d’arts appliqués à l’école Estienne à Paris puis à la fac de Rennes. J’ai travaillé en tant que graphiste digitale depuis 14 ans, d’abord en agence puis rapidement à mon compte en freelance.
Il y a quelques années, j’ai redécouvert la céramique et j’ai tout de suite eu envie d’aller plus loin dans ce domaine. Cela s’est fait en parallèle de mon activité de graphiste.
Et donc, on en arrive à la marque éponyme Subo Ceramics telle quelle est aujourd'hui (Subo étant la contraction des premières lettres de votre prénom et de votre nom). Quelle est votre empreinte sur la marque et qu'aimez-vous lui donner (styles, valeurs, culture) ?
J’aime la simplicité et cela se traduit aussi bien dans les formes qui sont plutôt minimalistes, que dans ma démarche : j’utilise une seule terre (locale), une gamme d’émaux limitée…
Quel est votre regard sur la marque Subo Ceramics ? Quelles sont vos envies et ambitions pour elle ?
Même si je suis à l’origine du design et de la fabrication des pièces, la marque Subo Ceramics a maintenant son identité propre. J’aimerais développer cette identité et pouvoir proposer une collection durable.
Quel est votre produit "chouchou", celui dont vous êtes la plus fière ?
Il y en a plusieurs : les coupes à pied, le mug, les bols… Ce sont des formes qui sont venues très tôt dans mon travail et je les ai affinées au fil du temps.
Quel a été le cheminement jusqu'à la commercialisation de ce produit-fierté ?
Ces formes sont nées de mon travail au tour de potier, j’ai eu très vite envie de produire des séries et j’ai réfléchi à des formes simples, utiles et surtout que j’aurais plaisir à tourner.
Et quel est votre prochain produit-fierté rêvé, celui sur lequel vous travaillez ou travaillerez bientôt pour Subo Ceramics ?
La théière ! C’est un ouvrage long, mais très satisfaisant ! J’en ai déjà fait, mais je n’ai pas encore stabilisé sa forme et ses dimensions.
Nous parlons de fierté, mais au-delà de ce produit, de votre travail peut-être, quelle est votre plus grande fierté ?
Je ne sais pas si c’est de la fierté, mais je dirais mon parcours professionnel. Je suis à mon compte depuis bientôt quinze ans et j’ai toujours gagné ma vie en créant. Je suis contente de m’être autorisée à ne pas suivre le chemin peut-être plus évident du salariat.
Vous produisez du Beau. Quel est votre rapport au beau, à la décoration ?
Je suis d’abord attirée par la création, plus que par le beau. J’aime fabriquer des choses ! Et si résultat est beau alors c’est encore plus satisfaisant 😊
Quelles sont vos sources d'inspirations pour Subo Ceramics, les lieux, les courants, les personnes qui modèlent votre travail ?
Beaucoup d’inspiration du côté du Japon. Dans les musées aussi, on croise de la poterie à toutes les époques depuis la préhistoire, c’est fascinant, toutes les formes ont déjà été inventées !
Un souvenir de votre enfance qui a façonné votre attrait pour le beau, la décoration, l'artisanat ?
Je pense que je me suis beaucoup fait l’œil dans les livres à travers les illustrations. J’étais aussi une grande lectrice de BD, et je le suis toujours.
Et du coup, c'est comment chez vous ?
Je ne suis pas très attachée à la décoration chez moi ! Je dirais plutôt simple, pratique, avec un peu de couleurs et des matières naturelles.
Je crois beaucoup à l'entraide entre créateurs : vous nous des artisans ou des entreprises qui valorisent le savoir-faire français et que vous aimez ?
J’ai envie de citer les céramistes qui ont croisé mon chemin depuis le début de ma pratique puis de la création de Subo Ceramics.
Florilège qui m’a appris à tourner, ainsi que Marian et Ivana qui m’ont accueillie dans leur atelier partagé où j’ai tellement progressé. Catherine Lebaron qui m’a éclairée sur la fabrication d’émaux. Léopoldine que j’ai croisée lors de mes premiers cours de loisir. Soumya, voisine céramiste avec qui je peux échanger sur le quotidien d’artisan. Et enfin le collectif Minuit Céramique que j’ai rejoint à ses débuts et qui réunit des céramistes de toute la France.
Photo signée @camillepouget.studio