L’upcycling : la beauté de l’économie circulaire

Le beau, vous l’avez compris, c’est ma passion. Le beau ET responsable, c’est encore mieux. C’est vrai, l’impact environnemental d’un objet n’est pas inscrit dessus et pourtant, savoir qu’il est minime lui donne une sorte de rayonnement supplémentaire. C’est pour cette raison que je m’intéresse de plus en plus à l’upcycling.

D’ailleurs, connaissez-vous ce concept de l’économie circulaire qui dépasse le simple recyclage classique ? 

L’upcycling — littéralement « recyclage par le haut » — s’articule autour de deux notions principales. La première consiste à offrir aux déchets une nouvelle vie dont la valeur ajoutée est supérieure à celle de la première. La seconde, c’est de ne pas appliquer sur la matière de transformation gourmande en énergie ou polluante, mais uniquement des procédés écoresponsables.

Il s’agit donc toujours de réutiliser les matériaux, mais surtout de les améliorer tout en préservant l’environnement.

Cette pratique a inspiré de nombreux designers dans le secteur de la décoration et de l’ameublement. Quelle meilleure manière de donner à un objet une seconde vie « haut-de-gamme » qu’en le rendant beau et utile ?

Plusieurs enjeux, plusieurs façons d’upcycler

L’upcycling s’exprime sous différentes formes. Certaines créations se basent sur des matériaux ayant déjà servi, telles que chambres à air, palettes ou bouteilles de vin. D’autres utilisent des chutes de production qui étaient précédemment jetées : bois, tissus, plastiques…

Quoi qu’il en soit, la pratique s’inscrit exactement dans les enjeux de l’économie circulaire en limitant le gaspillage et la génération de déchets, ainsi que les dépenses d’énergie.

Ce n’est pourtant pas son seul bénéfice. L’upcycling est aussi accessible à tous, puisqu’elle se fonde sur de la récupération et ne nécessite pas de transformations importantes. Quelques industriels ou grandes marques ont développé leurs filières, mais vous pouvez également vous y mettre chez vous.

Car c’est encore un des aspects positifs qui me plaît : l’upcycling implique une autre manière de concevoir. À la différence du design classique, on ne choisit pas les matériaux en fonction de ce qu’on veut créer, mais au contraire on cherche à donner à ce dont on dispose le maximum d’esthétisme et d’utilité.

L’upcycling rejoint d’ailleurs souvent le slow design — qui privilégie la qualité et la préservation de l’environnement à la production de masse — pour livrer des éditions limitées ou des objets uniques. Tout ce que j’aime !

Les secondes vies en déco

En déco, l’upcycling a déjà fait ses preuves. Dans le mobilier, le fauteuil Gravêne de Maximum, thermoformé à partir de déchets issus de l’industrie plastique, a remporté un grand succès avec ses dégradés uniques. Les designers ont également trouvé l’inspiration pour le petit mobilier. Tizu propose par exemple des tables basses ou des étagères en textile, époxy et bois provenant de l’économie circulaire.

Les luminaires constituent eux aussi une belle façon d’upcycler toutes les matières. Les lampes Septembres donnent une seconde vie aux bouteilles de vin de Bordeaux, et Boutures d’Objets utilise aussi bien les coquilles d’huîtres que le verre de pare-brise pour des réalisations originales et surprenantes.

De mon côté, je suis totalement séduite par les suspensions Arno. Ce designer breton travaille sur du plastique recyclé d’origine renouvelable pour créer des formes à la fois aériennes et marines qui boostent mon imagination.

Déjà très upcyclés dans le secteur de la mode, les textiles réformés trouvent également une place de choix en décoration. L’entreprise Bilum fabrique des coussins à partir d’uniformes, de textiles automobiles, et même de toiles de montgolfière !

Dans un style très différent, Martine Persault crée des collages textiles à partir de tissus chinés : chanvre, lin, dentelles… Ses compositions uniques ô combien évocatrices me soufflent des images d’enfance à la campagne, de douceur et d’été. Fan de son travail depuis toujours, Martine est d’ailleurs dans ma sélection de comptes Instagram « artisanat français ».

Aller plus loin dans l’économie responsable et sociale

Certains acteurs de l’upcycling français (du « surcyclage », donc) ont décidé d’aller encore plus loin. Plus loin dans la préservation de l’environnement, à l’image de Compost Urbain, qui promeut à la fois le compostage et propose des composteurs en matériaux upcyclés.

Ou plus loin vers l’économie sociale. L’atelier Extramuros fabrique du très beau mobilier de bureau sur mesure en bois de récupération, au sein d’un projet d’insertion professionnelle par la menuiserie. C’est également le cas de l’Atelier Emmaüs, qui réalise du petit mobilier à partir de chutes de bois dans sa menuiserie-école.

Ces initiatives, encore trop rares à mon avis, sont doublement vertueuses : elles préservent la planète et font émerger la créativité. J’espère vous avoir donné envie de découvrir les œuvres inspirées par l’upcycling et, pourquoi pas, de vous y essayer. Qui sait si vous ne réveillerez pas le designer qui sommeille en vous ?

Et si, au-delà de l’upcyling la thématique de la décoration éco-responsable vous intéresse, je vous invite à découvrir cet article avec de belles marques à découvrir. 

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